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Rose & Gris
31 juillet 2009

Le remplaçant d'Agnès Desarthe...(Voyages immobiles 10)

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Souvenez-vous, je vous avais raconté combien j’avais aimé le roman d’Agnès Desarthe “Mangez-moi”, et pendant ma semaine en Provence, j’ai lu “Le remplaçant” avec curiosité, avidité , plaisir et émotion...  Cet écrivain a un vrai talent de conteuse, de celui qui vous subjugue dès les premiers mots, que l’on écoute avec passion et qui vous transporte ailleurs le temps d’une histoire...

A l’origine, ce livre était une commande de son éditeur pour cette collection « Figures libres », consacrée à des vies exemplaires et il aurait dû être centré sur Janusz Korczak,  pédagogue polonais qui dirigeait l’orphelinat du ghetto  de Varsovie avant de mourir à Treblinka avec les enfants qu’il avait refusé d’abandonner.

« Le problème, avec les livres, c’est qu’ils n’obéissent pas à leur auteur. On choisit un héros et voilà qu’un personnage secondaire brigue le premier plan, on construit une histoire mais une demi-page d’écriture s’empresse de la déconstruire. […] Ce livre, celui que j’étais en train d’écrire, était censé être un portrait du pédagogue polonais, mais dès les premières pages, le lapsus a œuvré. J’ai su très rapidement qui allait prendre la place de Korczak dans ce récit, se superposer au personnage d’origine, profiter d’une vague ressemblance et de coïncidences historiques pour s’immiscer dans le projet, le faire dévier, le détourner irrémédiablement ».

Et c’est ainsi que le grand-père ”remplaçant” de la narratrice, celui avec qui sa grand-mère a refait sa vie, le vrai grand-père étant mort à Auschwitz, va devenir le personnage central de cette histoire. Bouz, Boris, Barouch, B.B.B., ou encore Triple B “avait le bon goût de ne pas être à la hauteur du disparu ; ni aussi beau, ni aussi intelligent, ni aussi poétique que le mort qu’il remplaçait. On avait perdu au change, et c’était parfait ainsi, moins culpabilisant. La médiocrité du nouveau permettait d’honorer convenablement la mémoire de l’ancien “. Mais ce grand-père de cœur, a une qualité immense, c’est un conteur  qui a le don d’inventer sa vie, de la broder, de la magnifier et c’est une histoire de transmission entre le grand-père et la petite fille, celle de l’invention. Bien sûr la figure de Janusz Korczak apparait et ce sont des pages bouleversantes du livre mais  ce qui m’a le plus touchée, c’est le portrait en filigrane de l’auteur , de sa création littéraire aussi qui se dessine derrière celui de cet anti-héros qu’est le “remplaçant”...

Ce court roman est magnifique ...

♥ ♥ ♥

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Commentaires
L
J'ai fait le plein pour mes 15 jours à la campagne mais je le note dans un coin du calepin qui me sert de cerveau<br /> bon week end<br /> christian
S
Je pense qu'il fera partie de mes achats lors de mon prochain passage à la FNAC.<br /> bisous.<br /> Saphia.
M
Ok je te fais confiance, je note !<br /> Merci pour tes conseils avisés.<br /> Bon week end.<br /> Bises
R
merci à toi de nous faire partager ce bouquin.bises
S
Je découvre, j'aime alors pour ne manquer aucun article, je m'inscris à la newsletter<br /> A+<br /> SHOUNA
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