Les chines des derniers mois de l'année écoulée...
Dans ma série des carnets d’automne, il en est un que , à la fois par choix et par manque de temps, je ne vous ai pas raconté: celui de mes chines d’automne...
Elles avaient commencé à Bordeaux fin septembre avec une jolie trouvaille, une pièce de bois sculpté, œuvre d’un artisan doué...
En fait, pas plus que le brocanteur qui me l’a vendue, je ne sais ce que cette pièce représentait: travail préparatoire pour une commande , sorte d’équivalent aux esquisses des peintres, ou bien un échantillon parmi d’autres permettant au client de choisir le motif à faire sculpter sur le meuble qu’il commandait chez cet ébéniste d’Arcachon, aujourd’hui disparu. Le chiffre N° 20 au dos me fait imaginer que la seconde supposition est la bonne...
C’est un travail magnifique de finesse qui témoigne de la dextérité de cet homme, de sa patiente minutie et de son sens artistique... Tenir entre les mains et posséder ce petit chef-d’œuvre m’émeut beaucoup. Il a trouvé place sur le mur à côté de mon armoire de salle à manger, car il a la même couleur chaude et la même patine... Peut-être mériterait-il d’être encadré pour le mettre encore mieux en valeur ? J'y pense...
Sur la même brocante, j’ai trouvé une bobine de soie rose à laquelle je n’ai pas résisté, espérant un jour en trouver une autre en soie grise ! J’ai pris la plus jolie bobine avec le nom de la filature (ou du soyeux ?) gravé dessus ...
J’ai glissé dedans la clé de tirage chinée quelques mois avant...C’est une matière magique, la soie, elle magnifie les couleurs comme nulle autre ...
Il y eut ensuite dans un vide-grenier par ailleurs inintéressant, la rencontre avec un vénérable vieillard de 308 ans : un livre sur l’art de la métrique en latin...perdu au milieu de jeunots d’une cinquantaine d’années, que j’ai emporté pour trois euros...
La reliure, sans être très dégradée, reflétait un manque manifeste de soins et le cuir était d’une sécheresse extrême( voir la photo en haut à gauche), l’intérieur lui était plutôt en bon état. Après passage d’une cire commandée à la BNF, la cire 213, vous pouvez voir sur la photo du dos en bas à droite qu’elle a retrouvé, à défaut de sa jeunesse, un peu de lustre... Seule l’autorisation royale de réimprimer pendant dix années consécutives, donnée en 1696 est en vieux français, tout le reste est en latin...Le nom de son propriétaire en 1703 est inscrit sur la page de garde ! Je suis rentrée avec l’impression d’avoir récupéré un trésor méconnu !!! Inutile de dire que c’est là le plus ancien de tous mes vieux livres...
Plus tard, entre brocante bordelaise et vide-greniers béarnais, d’autres trésors sont venus enrichir ma maison...
Je vous les montre dans quelques jours !
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