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Rose & Gris
14 juin 2011

Féminin...

 

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Un petit sac infiniment féminin avec son laçage précieux,  bourse moderne à l’ esprit raffiné , de ceux que l’on n’utilise pas forcément ou alors pour y rassembler quelques trésors, pièces de lingerie, bijoux...Le plaisir de le contempler suffit à lui seul à justifier sa confection...Petit cadeau fait à ma Grande...

 sac emmanuelle détails

Un modèle d’Un Point C fou, le sac Emmanuelle librement interprété sans application de dentelle remplacée par un lin imprimé d’écritures... Des anneaux en fer noir, une tresse acienne pour le laçage, une longueur de nominette à ses initiales sur la poche intérieure et puis c’est tout... A la fois simple et sophistiqué juste par le jeu de ce laçage ...

sac emmanuelle détails 2

Je l’ai posé  sur une petite table en bois peint dans l’esprit XVIIIème, chinée à Arcangues il y a  quatre ans. J’aime son plateau fleuri, un peu précieux, ses pieds joliment galbés,  elle a trouvé naturellement place dans notre chambre, sa féminité s'y épanouit joliment...

Rose & Gris 4-13

C'est l’occasion de vous montrer une lanterne trouvée à Bordeaux en compagnie de Danièle, royalement surmontée d’une couronne et dont la forme très étroite  et haute m’a séduite...

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lanterne détail couronne

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8 juin 2011

Le parfum des tilleuls en fleurs...(Voyages immobiles 21)

Quelquefois, on  fait des projets et il suffit d’un grain de sable dans les rouages des jours pour que ces projets soient annulés, repoussés ou tout simplement oubliés... Le grain de sable pour moi a été une opération en urgence d’un genou, trois jours où le temps s’est suspendu, mais comme vous le verrez plus loin , cela n’a pas eu que des désagréments... Impossible de vous répondre sur mon dernier post comme je l’avais projeté, impossible de bricoler dans la maison  avec l’aide de M.Rose & Gris qui avait pris des congés pour cela, impossible de ...

Qu’importe, lorsque je suis sortie de clinique, les tilleuls embaumaient, je ne sais même plus s’il faisait beau, dans mon cœur et ma tête, il faisait soleil et s’il n’y avait eu  les soins infirmiers et la rééducation, cela aurait pu n’être qu’une sorte de  parenthèse. Dans la chambre avec moi, une vieille dame de 83 ans avec une vilaine fracture, la pauvrine atteinte de Parkinson et d’Alzheimer était dans un monde quasiment inaccessible alors la côtoyer m’a permis de relativiser beaucoup de choses et de me dire en sortant que jamais les tilleuls n’avaient senti si bon, que  la vie était belle et qu’il fallait croquer dedans à pleines dents ...   Elle, est-ce qu’elle les aurait senti, les tilleuls ?

J’avais déjà lu deux livres dont je voulais absolument vous parler, cette histoire là m’a permis d’en lire trois autres !!! Sans scrupules, sans mauvaise conscience, voyager immobile dans des univers très différents, être là et pourtant ailleurs, gommer ce temps qui s’étire... quel plaisir !

la nonne et le brigand

De Frédérique Deghelt, j’avais adoré “La grand-mère de Jade”, souvenez-vous, c’était un de mes coups de cœur de l’année 2009, ce début d’année, j’ai lu d’elle encore “La vie d’une autre”  et aujourd’hui c’est de son dernier opus dont je veux vous parler...

Lysange se lance dans une relation passionnée et torride avec Pierre , un photographe de guerre rencontré dans un aéroport et dans le même temps répond à la lettre d’un inconnu, Tomas qui lui propose de lui confier sa maison alors que lui-même part pour le Brésil. Dans cette maison, elle va trouver un cahier dont la première phrase lui semble s’adresser à elle: “Je ne savais  pas ce que c’était l’amour, je ne savais rien de ce qui nourrit et dévaste, alors sans ce savoir je n’étais qu’une petite chose lancée sur les routes et sans arme pour affronter la vie.” C’est le journal d’une nonne partie au Brésil ans les années 50.

Lysange  et Tomas vont peu à peu s’apprivoiser, elle est très intriguée par cet homme qui semble lui cacher quelque chose, et ses séjours dans la “cabane” du Cap-Ferret lui permettent de souffler un peu et de réfléchir à la passion dévastatrice qu’elle vit avec Pierre, une relation compliquée qu’elle n’a jamais connue... Elle  plonge aussi à chacun de ses séjours dans le journal de la nonne avec fascination...

Je ne veux pas trop en dire sur ce roman magnifique, je l’ai fait lire à ma belle-mère et comme moi, comme Véronique qui me l’a prêté et aussi Aifelle, j’ai adoré les pages du cahier de la religieuse et je les attendais avec impatience... Les pages où Lysange parle de sa passion, écrites dans une langue enfiévrée et décomplexée m’ont parfois agacée, mais c’est écrit d’une façon extraordinaire.  J’ai beaucoup aimé la relation avec Tomas et l’histoire qui se dévoile peu à peu, un personnage extrêmement attachant... La description du Brésil et du Cap-ferret est fantastique. J’ai adoré la fin de ce très très beau roman...

A la fin du livre, l’auteur a rassemblé les références des musiques qui l’ont accompagnée durant l’écriture de  cet ouvrage. J’ai aimé écouter ces musiques dont l’une  est intégrée à l’histoire. Et si vous avez envie d’en savoir plus sur le cheminement de l’auteur, lisez l’échange passionnant qu’elle a eu avec Françoise.

La forêt des 29 

D’Irène Frain, cela faisait longtemps que je n’avais rien lu et j’ai dévoré cet ouvrage,  basé sur des faits réels forcément romancé mais absolument passionnant parce que les descendants de cette histoire existent, elle les a rencontrés et parce que cette histoire d’écologistes avant l’heure est tout simplement stupéfiante. Elle se passe en Inde il y a plus de cinq siècles. Dans ce pays aimé des poètes, les puissants ont tout saccagé. Pour leurs constructions mirifiques (il s’agit du Rajasthan, lieu touristique s’il en est pour ses palais incroyables), ils ont déboisé les forêts, méprisé les forces de la terre et du ciel. Le vent s’engouffre dans les villages, la sécheresse s’installe, le fossé entre les riches et les pauvres devient intolérable, la misère rode, la vie est en danger. Pourtant chacun courbe l’échine.

Un jeune paysan va refuser la fatalité. Rejeté par les siens Djambo a rejoint le peuple des Errants, connu la faim, la soif, la passion, l’inanité des rêves d’abondance.Avec quelques vagabonds, il fonde une communauté dont la survie tient à 29 principes simples. Leur ligne directrice: le respect de la nature et de tous les êtres humains. Ces principes vont permettre au Pays de la mort de ressusciter.

Ce qui est fabuleux, c’est qu’il y a encore de nos jours au XXIème siècle des gens qui vivent selon ces principes, les Bishnoïs, 29 en hindi.  Lisez ce livre, une épopée extraordinaire qui vous happe dès le début, Irène Frain est une conteuse hors pair et qui ne peut que toucher  tant la démarche de Djambo est juste et trouve une résonance encore à l’heure actuelle dans tous les pays. Il prônait l’abolition des castes, l’égalité des hommes, la protection de la nature et de tout ce qui est vivant... Alors que la planète entière se rend compte qu’on ne peut pas impunément faire n’importe quoi  ainsi qu’on l’a fait durant des décennies, ce récit  prend une dimension universelle qu’il faut entendre d’urgence. Lisez ce livre, allez voir le site d’Irène Frain, regardez les photos , les vidéos qu’elle a ramené de son enquête au Rajasthan et pour les parisiens ou ceux qui auront la possibilité d’y aller, jusqu’au 14 juin, les Bishnoïs  sont dans le métro à la station Montparnasse avec une fresque photographique gigantesque de Frank Vogel, pour les autres une vidéo ici. Enfin, un documentaire de 52 mn  passera sur France 5 le 11 juin à 16h.

julius winsome

Julius Winsome, quinquagénaire, vit solitaire dans un chalet au cœur de la forêt du Maine. Fils et petit-fils d'anciens combattants qui lui ont transmis leur horreur de la violence, Julius ne chasse pas, contrairement aux hommes virils de la région. Il préfère chérir ce que son père aimant lui a légué : les milliers de livres qui tapissent son chalet et le Lee-Enfield, ce fusil rapporté par son grand-père anglais des tranchées de la Première Guerre mondiale. Son unique compagnon est son chien Hobbes. La mort de ce dernier, abattu par un chasseur, déclenche chez cet homme doux une fureur meurtrière. Les halles crépitent alors dans la forêt enneigée. Julius Winsome est l'histoire tendue et émouvante d'un " étranger" à la fois hypersensible et détaché, amoureux de la langue et misanthrope. Avatar du Meursault de Camus, qui tuait "à cause du soleil ", Julius Winsome tue à cause de la neige, symbole de pureté et de deuil. Écrit dans un style puissant et poétique, ce récit d'amour, de vengeance et de mort est à l'image du paysage, âpre, froid, cinglant. C'est aussi un hymne à la nature et à ses créatures sauvages.

 Que dire de plus que cette quatrième de couverture, sinon allez vite à la rencontre de Julius, cet homme fascinant que l’on n’arrive jamais vraiment à blâmer alors même il fait montre d’une sauvagerie implacable qui contraste tellement  avec ce qu’il est, avec ce qu’il aime profondément... Il fait froid dans le Maine l’hiver( c’est l’état d’origine de la race de ma princesse Maine-coon), installez -vous avec un plaid douillet tant les descriptions vous transporteront là-bas dans ce chalet  en plein hiver. Julius s’installe dans le fauteuil de son père en savourant un livre et un thé dans une jolie porcelaine et estime avoir de la chance. Ecoutez-le raconter sa vie solitaire et son enfance ... c’est un livre au charme puissant, une écriture d’une grande sobriété, un personnage éminemment attachant... De nombreux extraits chez  Véronique (c’est encore elle qui me l’a prêté !) et  L’or des chambres .

trois vies chinoises

Par l’auteur de “Balzac et la petite tailleuse chinoise” paru en 2000 que j’avais beaucoup aimé.

C’est un petit livre stupéfiant d’une noirceur absolue qui décrit la vie (brisée) de trois adolescents vivant sur une île curieusement nommée Ile de la Noblesse alors que c’est l’île dépotoir de la Chine moderne industrielle, où l’on stocke et recycle les déchets électroniques. Un lieu d’une pollution inimaginable où l’eau  intoxique la végétation et les hommes. Trois destins dont le seul lien est d’habiter sur ce lieu maudit. Trois contes féroces qui dénoncent les méfaits de la civilisation.

Dans le premier, un gamin d’une douzaine d’années qui en parait 70, atteint de la progeria, maladie génétique qui se manifeste par un vieillissement prématuré est acheté par le directeur de la prison à sa tante. Il est enfermé dans un entrepôt désaffecté et soumis à une série d’exercices dont il se réjouit, persuadé qu’il est qu’il  va se produire  bientôt dans un cirque prestigieux et connaitre ainsi la gloire...

Dans le deuxième, la fille du gardien du réservoir d’eau (désaffecté !) s’entraine au patinage artistique  pour éblouir son père qui veut faire d’elle une championne. Sa mère qui souffre d’un empoisonnement au plomb disparait. Lorsque la jeune fille trouve un os au fond de l’eau, elle en tire des conclusions qui briseront sa vie et celle de sa famille...

Dans le troisième conte, un adolescent tente à travers la peinture et la photo de dépasser et de sublimer les conditions atroces dans lesquelles il a grandi avec un frère fou dont la mère a forgé elle-même la chaine.

Comment vous dire ce que j’ai éprouvé ? ce livre est un véritable coup de poing, court, dense, d’une sobriété  et d’une efficacité redoutable il dépeint des tragédies et pourtant il y a une poésie et une humanité terrible qui s’en dégage. M. Rose & Gris n’a pas aimé, si je vous en parle  ici c’est que c’est assurément un livre qui ne laisse pas indifférent, un livre qu’on n’oublie pas de sitôt qui amène à une réflexion sur les déchets de notre civilisation et la capacité exceptionnelle de l’être humain à transcender  l’horreur ...

les chaussures italiennes 

  A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l'archipel. Depuis qu'une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s'est isolé des hommes. Pour se prouver qu'il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s'y immerge chaque matin. Au solstice d'hiver, cette routine est interrompue par l'intrusion d'Harriet, la femme qu'il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer. Le temps de deux solstices d'hiver et d'un superbe solstice d'été, dans un espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane, Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la peur, l'amour et la rédemption.

Un très gros coup de cœur pour ce livre-là, merci  encore à Véronique ! J’ai adoré cette histoire et pourtant on ne peut pas dire en soi qu’il soit attachant,  cet homme reclus volontaire sur son île, en 12 ans , pas une fois il n’a autorisé le facteur , la seule personne qu’il voit quotidiennement à pénétrer chez lui ne serait-ce que le temps d’un café ! Quand il l’ausculte, car c’est un malade imaginaire qui se découvre chaque jour ou presque de nouveaux maux, c’est dehors sur un banc... Les personnages sont tous insolites, en rupture de société condamnés à l’incompréhension, à la solitude , à la mort, à la violence. Ils n’en sont pas moins profondément humains et attachants, les portraits de femmes, étonnantes, sont très réussis. L’atmosphère est particulièrement étrange,  la nature omni présente,  et tout superflu est gommé de l’environnement et de la vie des personnages. La venue de Harriet va être le point de départ d’une véritable renaissance pour le héros qui va enfin affronter ses souvenirs et regarder sa vie en face, faire face à ses démons, cesser de se mentir à lui-même et aller vers la rédemption en ayant, enfin, des relations d’amour avec les autres... Il n’accepte pas facilement ce bouleversement dans son existence et  prend la fuite plus d’une fois, de toutes façons la fuite , c’est l’histoire de sa vie !  Si en apparence les choses sont assez noires, les personnages sont tous des handicapés de la vie, de la communication, il y a des moments de grâce absolue dans ce livre magnifique... Elle pensait que je l’aimerais plus qu’elle, elle avait raison, elle commence à bien connaître mes goûts, Véronique! Si le cœur vous en dit, allez lire ce qu’elle en a pensé justement, c’est .

Merci de m’avoir suivi jusque là, je termine en vous offrant quelques fleurs de mon jardin:

 verveines, magnolia et clématite...

verveines

magnolia

clématiteclématite 2

J'ai découvert Hugh Coltman dans la liste des musiques de F.Deghelt...

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