Inattendue autant qu’inespérée, une chine généreuse...
Cela fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de chine et pourtant j’ai chiné tous ces mois passés, manque de temps ou d’envie, je n’ai pas fait de “retour de chine”... Mais là, c’est une chine tout à fait étonnante que je vais vous montrer, étonnante par ses circonstances et par son contenu généreux, enfin je trouve...
Le lundi de Pâques , il y avait un vide-grenier dans les environs, avec les vêtements, jouets et divers plastiques qui sont désormais plus courants que les objets sortis des greniers. Néanmoins un stand était tenu par une dame qui d’après ce que j’ai compris vidait la maison de sa maman partie en maison de retraite et elle était loin d’avoir tout amené ce jour-là. Je lui ai acheté pour 1 euro cette petite cloche à la poignée ouverte sous laquelle sont venues se poser deux de mes plumes en papier...
Echange de téléphone, rendez-vous pris et deux jours après, nous voilà partis monsieur Rose & Gris, une amie de chine et moi, chiner à domicile... C’était à la fois très amusant et excitant, car il y avait des cartons partout, et à première vue pas grand chose d’intéressant. Pourtant, j’ai fini par dénicher quelques trésors, trésors à mes yeux évidemment, tout est relatif ! D’un premier tri j’avais sélectionné cela...
Un cartel d’horloge joliment travaillé avec un gentilhomme contant fleurette à sa belle laquelle détourne pudiquement la tête, un premier petit porte-chapeau (j’ai trouvé le deuxième plus tard), 4 fleurs de lys en métal blanc, enfin blanc une fois nettoyées car elles étaient plutôt noires d’oxydation et surtout...18 serviettes de table monogrammées de belle taille ! Elles étaient très tachées, piquées, jaunies et je ne savais pas si j’arriverais à en récupérer quelques unes d’utilisables, au pire les monogrammes de fort jolie facture seraient eux récupérables... Après un double lavage à 95°, je peux dire que j’ai eu raison de les prendre surtout que la dame m’a fait le lot à ...3 euros ! quelques unes nécessitent encore un traitement contre la rouille, et deux sont irrémédiablement tachées, mais qu’importe!
Dans un deuxième temps, nous avons trouvé d’autres choses qui m’intéressaient fort, même si certaines étaient dans le même état que les serviettes de table...Regardez plutôt...
Un très vieux livre pour enfant de 1869, “Les petits hommes” de Louis Ratisbonne (homme de lettres français 1827-1900, auteur d’une traduction en vers de “La Divine Comédie”, de nombreux ouvrages pour les enfants, il fut l’exécuteur testamentaire d’Alfred de Vigny, une stèle à sa mémoire se trouve au jardin du Luxembourg, la connais-tu Françoise ?) je vous montrerai plus tard les adorables vignettes en noir et blanc illustrant les historiettes très morales de ce livre pour lesquelles j'ai pris ce livre car la reliure est assez délabrée...Un numéro de Lisette passablement abimé de 1922, deux documents notariés de 1843, 1866 et une facture pour de l’huile de 1869...
De la mercerie, il y en avait en quantité mais je n’ai pris que ce qui me semblait sortir de l’ordinaire et de fait, je n’avais jamais vu de galons et dentelles telles que ceux que j’ai choisis, le tout posé sur un coupon de cretonne imprimée de mûres, feuilles, fruits et fleurs...
Les cartonnettes ne sont pas celles d’origine, car les métrages ne correspondent absolument pas, pas plus me semble-t-il que l’inscription “rayonne” qui désigne à partir de 1934 une fibre artificielle qui n’a plus rien à voir avec la viscose d’origine végétale en fibres de bois inventée en 1884 en Isère par un français, le comte Hilaire de Chardonnet ...En tout cas , les petites étiquettes sont sympas et je pourrais les scanner pour les réutiliser...
Trois guimpes en tulle brodé, ce tulle ancien doux si délicat qui n’a pas grand chose à voir avec le tulle actuel piquant et désagréable à toucher... La guimpe est depuis le XIIe siècle selon le dictionnaire de l’Académie française (1986) une pièce de toile blanche, couvrant le cou et encadrant le visage, dont le port est devenu traditionnel dans le costume de certains ordres religieux. Par extension, ce nom a été donné au plastron qui couvre le décolleté, il pouvait être brodé ou plissé, parfois montant haut sur le cou ou comme ici ras de cou. (J’avais déjà eu l’occasion d’en chiner une en tulle aussi, sans broderie mais avec un col et deux petites baleines pour maintenir le col droit...)
Une pièce récupérée certainement du bord d’une culotte ancienne vu le sens du monogramme, avec une incrustation de tulle brodée sur une fine batiste...
Des pièces festonnées qui vont par paire, dont j’ignore la destination, peut-être des bas de manches ? Saurez-vous me dire ce que c’est ? Très foncées lorsque je les ai trouvées, j’ai été enchantée de les ressortir de la machine bien blanches...
Et enfin, un grand drap en lin avec un jour assez simple mais au magnifique monogramme fleuri ...
Si je vous dis que j’ai dépensé en tout 20 euros, me croirez-vous ? et pourtant c’est le cas, vous imaginez mon plaisir avec cette chine imprévue en pleine semaine...
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