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Rose & Gris
23 juin 2009

Un bateau de légende : le Belem...

Il y a deux étés, nous avons eu la chance de pouvoir voir ce bateau magnifique à quai à Bayonne. Il s’agit d’un navire marchand construit en 1896 affecté au transport des fèves de cacao entre le Brésil et la France pour le compte du chocolatier Menier.

Face à la concurrence des navires à vapeur, il cesse toute activité marchande en 1914. Après diverses péripéties, c’est en 1979 qu’il retrouve son pavillon d’origine et en 1984, il est classé monument historique: c’est la plus ancien trois-mâts long-courrier français et l’un des plus anciens bateaux au monde toujours en navigation.

trois mâts

 

 

mosaïque belem

Nous sommes arrivés trop tard pour monter à bord et le visiter, mais nous avons pu assister à son départ de Bayonne...C’était une impression extraordinaire  et pourtant toute la voilure n’était pas déployée...

DSC04794

Aujourd’hui, navire école civil, le Belem accueille chaque année de nombreux stagiaires pour renouer avec les règles et usages de la grande marine à voile.

départ

Demain, Monica, une de mes lectrices que j’ai eu le plaisir de rencontrer, embarque à Bordeaux sur le Belem à destination de Rochefort ! Et ce n’est pas son premier stage... J’avais envie de lui faire un petit clin d’œil et je lui dédie ces photos...

belem charles adam 1902 (Le Belem peint par Charles Adam en 1902)

* * *

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17 juin 2009

La grand-mère de Jade...(Voyages immobiles 9)

En ce moment je suis vraiment très occupée et le temps m’est un peu compté pour terminer divers  ouvrages que je pourrais vous montrer ,en partie au moins, bientôt...

Alors c’est ENCORE d’un livre dont je viens vous parler ...

Vous est-il déjà arrivé en prenant un livre, en regardant sa couverture puis en le retournant et en lisant la quatrième de couverture de savoir immédiatement qu’entre ce livre et vous, allait commencer une histoire d’amour ? que lorsque vous l’aurez commencé, plus rien ne comptera que cette lecture, et que rien ne vous en détournera? Séance tenante, vous vous plongez dans ce livre comme on plonge dans un bain chaud , voluptueusement et en savourant par avance toutes les  sensations à venir....

Eh bien voilà ce qui m’est arrivé avec “La grand-mère de Jade” et ce livre est tellement beau qu’il faut que je vous en parle alors qu’il est tout frais dans ma mémoire et que les personnages m’habitent encore...

la grand-mère de Jade

A la suite d’un malaise, la grand-mère de Jade, Jeanne dite Mamoune, doit être placée dans une maison de repos médicalisée,  et Jade, n’hésite pas une seconde ; elle va enlever sa grand-mère adorée et  l’emmener vivre à Paris avec elle. Finalement cette grand-mère au parfum de rose et de violette, elle la connait peu et  cette cohabitation va leur permettre de se découvrir l’une l’autre...

C’est un roman merveilleux à deux voix, celle de la petite fille , journaliste indépendante, trentenaire célibataire, elle vient de mettre fin à une relation de cinq ans, qui se pose beaucoup de questions sur le sens de la vie, qui a écrit un roman, refusé par les éditeurs et celle de la vieille dame de quatre vingt ans ,  quasiment jamais sortie de son village de montagne, qui va se révéler être une lectrice cachée, fine et érudite lui proposant timidement de la relire”je pourrais bien t’aider, moi” ... Car ce livre parle beaucoup de littérature, du plaisir d’écrire et de celui de lire.... les mots réunissent les deux femmes par delà les années qui les séparent et un dialogue passionnant s’engage entre elles... C’est un livre d’une grande tendresse, un livre qui fait du bien à celui qui le lit, je me suis sentie vibrer avec Jade, j’ai éprouvé les inquiétudes de Jeanne, j’ai ri avec elles deux, j’ai adoré les regarder vivre ... l’épilogue bouleversant m’a laissée chaos, lisez ce livre de toute urgence, c’est un bijou...

( edit. de 10h45: chaos, K.O.... vous m'aviez comprise, et finalement l'un n'est pas si loin de l'autre...)

Pour vous remercier de m’avoir lu jusque là,

un bouquet d’hortensias qui vient du jardin de mes beaux-parents...

hortensias

Et puis je dois vous dire que Nelly du Mas des Paillasses m’a décerné un prix pour mon blog, merci à toi, je suis très touchée...

your blog is super

 

 

je devrais nommer à mon tour des blogs, mais je déteste ce genre de mission, vos blogs sont tous formidables  !  Allez faire un tour dans mes liens, vous verrez, il y a de belles choses à voir, à penser, à créer, à rêver, à goûter...et la liste n’est pas exhaustive, il y en a plein que je ne connais pas encore mais que je vais découvrir et aimer ...

Vendredi, c'est promis, c'est de ...couture  dont je vous parlerai !

 

15 juin 2009

Un film...

 

l'échange

J’adore Clint Eastwood, vous le savez déjà  et il y a quelques jours nous avons vu ce film où il n’apparait pas en tant qu’acteur, il a seulement endossé la casquette du réalisateur...

Trois ans avant l'enlèvement et l'assassinat du bébé de l'aviateur Lindbergh un enfant de 9 ans disparaît à Los Angeles. Contrairement à ce qui se passera en 1932, l'affaire n'est pas immédiatement médiatisée et la mère de l'enfant se heurte à un mur lorsqu'elle se bat pour retrouver son fils. Il faut dire qu'elle n'est pas l'héroïne d'une nation, elle n'est qu'une modeste ouvrière.
Interprétée par  Angelina Jolie cette mère célibataire se retrouve dans un univers digne des romans de Franz Kafka. Confrontée à l'Etat sans qu'elle sache pourquoi,  on lui rend un enfant qu'elle ne reconnaît pas et se retrouve dans un asile de fous quand elle refuse ce fils qui n'est pas le sien....
C’est  le classique pot de terre contre le pot de fer...Clint Eastwood s’est emparé de cette histoire avec sa fougue habituelle  quand il s’agit de lutter contre l’injustice et de chercher  la vérité. L’interprétation est magistrale, A. Jolie est incroyable de vérité et bouleversante de dignité  dans sa quête inlassable et obstinée au mépris de sa propre sécurité... une très belle reconstitution historique, des costumes superbes (  l’élégance des femmes en ces années là !...)

C’est un film  dont vous sortirez bouleversé , une histoire qui ne peut pas laisser indifférent...

♥ ♥ ♥

petit echo de la mode 3 le petit écho de la mode n° 40 dimanche 4 octobre 1931

10 juin 2009

Un livre...(Voyages immobiles 8)

Il me semble que cela fait bien longtemps que je ne vous ai pas parlé de lecture et de cinéma, j’ai un peu moins lu ces derniers temps pourtant il y a un livre dont j’ai envie de vous parler...

Au gré de critiques littéraires j’avais découvert  Xinran, journaliste chinoise qui a recueilli des milliers de témoignages de femmes chinoises pour une émission de radio et les a consignés dans un livre intitulé “Chinoises” et donné ainsi un témoignage exceptionnel sur la vraie vie des femmes de ce pays grâce à la liberté de paroles dont ont osé faire preuve ces femmes. En cherchant le livre dans une libraire, je suis tombée sur un autre ouvrage du même auteur “Funérailles célestes” et c’est de celui-ci dont j’ai envie de vous parler...

funérailles célestes

En 1956, Shu Wen et Kejun sont deux jeunes  médecins remplis de l’espoir des premières années du communisme chinois. Par idéal, Kejun s’engage dans l’armée, peu après Wen apprend sa mort  au Tibet. Refusant de croire à cette nouvelle, elle s’engage à son tour  afin de partir au Tibet  dans le fol espoir de savoir ce qui est arrivé à son mari. Elle est rapidement séparée de ses compagnons de voyage et recueillie par une famille de nomades avec qui elle va rester pendant trente ans sans jamais perdre de vue son but et au terme de ce temps , elle va découvrir ce qui est arrivé à son mari...

Cette histoire est magnifique  et livrée sans fioritures, l’écriture est simple et fluide, elle se lit comme un roman d’aventures. Elle est bouleversante à cause de ce qui sous-tend tout le récit, cette fidélité exceptionnelle  et cette quête pour laquelle  les qualificatifs me manquent...   De la confrontation de cette jeune chinoise avec une civilisation totalement inconnue, terriblement différente, sur laquelle elle ne connait que les préjugés véhiculés par la propagande, dont elle ne connait pas la langue, dans une nature sans doute belle mais profondément hostile, qui va profondément changer cette toute jeune femme, nait une histoire extraordinaire. Car les tibétains, nomades, vivent au rythme des saisons, accompagnés par leur religion qui imprègne chacun de leurs actes, ils n’ont pas de richesse matérielle au sens occidental mais sont d’une richesse humaine inouïe et les années vont passer sans que Shu Wen en prenne conscience , la notion de temps là-bas dans ces années là en tout cas, n’ayant pas grand chose à voir avec la nôtre... 

Un livre magnifique à lire, un témoignage sur une civilisation en train de disparaitre, le portrait d’une femme incroyable , une histoire qui parle de spiritualité, une histoire d’amour de légende...

♥ ♥ ♥

M E R C I

pour tous vos messages, ils m'ont profondément touchée...

Vous prendrez bien quelques fraises du jardin ?

fraisiers

 

fraisiers détails

11 avril 2009

Un univers onirique...

Découvert dans la galerie “Madame des Vosges”, 14 rue Birague, Paris 4ième, ce jeune artiste de 26 ans après des études d’Arts appliqués, a trouvé sa vocation dans l’art du papier mâché, qui lui permet d’exprimer sa sensibilité. Il a créé un univers très personnel avec des personnages d’une expressivité hors du commun...

figurines Krisoft

nid d'histoire

 

Tissant le fil de ses rêves Si vous aimez son travail allez voir son blog : http://krisoft.canalblog.com/

♦ ♠ ♥ ♣ ♦

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10 avril 2009

Gran Torino...

Ayant raté le passage de ce film chez nous, il semblait facile de se rattraper à Paris; eh bien une seule salle près de la gare de Lyon le proposait en VF...

Je ne sais pas vous, mais moi je suis fan des films de Clint Eastwood: Sur la route de Madison et Million Dollar Baby entre autres sont pour moi parmi les plus beaux films du cinéma américain...

gran_torinoVétéran de la guerre de Corée et ouvrier à la retraite d’une chaîne de montage chez Ford qui a donné le jour au modèle Gran Torino en 1972, Walt Kowalski (joué par Clint Eastwood) fait figure de résistant dans sa rue envahie par les Asiatiques. Sa maison est la seule à arborer le drapeau américain, la peinture est fraîche et dès qu’un brin d’herbe dépasse, il s’empresse de tondre la pelouse...Un vieux type aigri et hanté par ses souvenirs de Corée qui cultive la haine pour tout le monde y compris ses enfants, ses voisins laotiens, leurs bandes et les bandes noires ou latinos concurrentes. Après la mort de sa femme, il s’enferme chez lui à siroter des bières toute la journée en compagnie de sa chienne...Quelqu’un pour lequel à priori aucune sympathie n’est possible.

Le cinéaste montre les tensions entre deux mondes que tout semble opposer  et en confrontant ce vieillard asocial et son jeune voisin, un ado paumé dans ce monde de brutes, il décrit une histoire de transmission et de vieillesse bouleversante. Si la violence est omniprésente, il y a pourtant des scènes hilarantes... Le vieil asocial va prendre le jeune garçon et sa soeur sous son aile et ne supportant pas l’exploitation violente des plus faibles par les bandes organisées, il va, appliquant le principe œil pour œil, tout en faisant le moins de mal possible,  consacrer sa fin de vie à punir les méchants....

C’est la chronique d’un drame annoncé,  c’est formidablement joué, l’histoire est bouleversante, on se prend d’affection pour ce vieux bourru et ses jeunes voisins qui ont su trouver le chemin de son cœur, c’est souvent drôle, c’est fluide et rapide, on ne voit pas passer les presque deux heures du film(1h55)...J’ai adoré...

♥ ♥ ♥

8 avril 2009

Talents

Les Ateliers d’Art de France présentent au 1 rue Scribe,

des objets contemporains, des créations sur mesure, des pièces uniques de créateurs... Quelques photos

étain    gamme incorrigible

*Simon Charbonnier, dinandier, pichet en étain et phacochère   *Marc Albert, céramiste, gamme Incorrigible

hellébores en céamique     love cristal

et  Fleurs d’Hellébores     *Benoit Vieubled, Love cristal, fer et cristal de roche

decroche moi la lune    decroche moi...détail

*Atelier Volubile, mobile Décroche-moi la lune

En ce moment, une exposition sur le thème du textile avec des oeuvres d'une dizaine d'artistes dont voici les pièces qui m’ont le plus intéressée...

*Aude Tahon, Pré de bagues, fil de soie gainé blanc et peinture pour soie, collier écharpe long

bagues    collier écharpe

 

 

 

 

 

 

 

 

collier détail    collier détail 2

 

Cette artiste pratique la technique des nœuds coréens “maedup” qui demande des années d’apprentissage, la pièce suivante, une parure de mariée est magnifique !

cocon de la mariée

Fibre de pina et soie, fil gainé blanc, pièce coupée en un seul morceau de tissu plissé,

réseau de nœuds formant manchon et voile

cocon...détails

* Françoise Wintz

Manchette pour bras gauche en soie sauvage, perles d’eau douce et organza 

manchette    manchette détail

 

“Par delà...” panneau voile de coton, mousseline de lin, soie, cristal de roche,

pierre de lune, sable de mica, socle en noyer(absent sur la photo)

panneau décoratif

Par delà...détails

“Un soir, l’éclat...”

Tablier en soie sauvage, organza, sable de mica, pierres fines:

corail, amazonite, grenat, turquoise, chrysocolle

un soir, l'éclat

un soir... détail    un soir...plastron

 

 

 

 

Bien sûr toutes ces merveilles textiles sont en majorité inabordables, mais c’est un travail si extraordinaire que le seul fait de pouvoir les admirer m’ a remplie de joie

24 mars 2009

On s'embrasse pas ?...(Voyages immobiles 7)

on_s_embrasse_pasAprès quinze années d'errance à travers le monde, Bernard, la quarantaine désenchantée, revient échouer dans ce qui lui reste de famille. A la manière d'un ange noir, il va méthodiquement défaire la vie tranquille de tous ceux qu'il retrouve...

Bernard à la lecture de ce résumé n'est pas de ces héros avec lesquels on se sent immédiatement en empathie, il n'a rien fait de sa vie, il va mal et il ne supporte pas d'aller mal seul, il a voulu renier ses racines et pourtant c'est vers elles qu'il est, inexplicablement pour lui, attiré...

A ma propre surprise, je suis pourtant rentrée facilement dans cette histoire qui bénéficie d'une écriture enlevée, d'un style très décalé avec beaucoup d'humour noir, un peu méchant parfois, de trouvailles d'expression formidables...Le cynisme décapant interroge nos valeurs, les démolit éventuellement sans proposer quoi que ce soit en remplacement... En fermant le livre, je me suis interrogée sur l'auteur en me demandant ce qu'il avait pu vivre pour écrire de la sorte et j'ai trouvé une interwiew où il explique que la relation mère-fils de son bouquin est à l'inverse de ce qu'il connait avec sa mère... Magie de l'imagination de l'écrivain...

fleurs_des_bas_c_t_sfleurs_d_tails

* * * * *

12 mars 2009

Le père de la petite...(Voyages immobiles 6)

le_p_re_de_la_petiteParis, 1944. Une petite fille de quatre ans vit dans l'insouciance de la guerre, heureuse et libre, seule avec une mère qu'elle adore. Lorsque revient le père, qu'elle n'a jamais vu, prisonnier de guerre libéré, l'existence de celle qui s'appelle France, prénom choisi par le père avant de partir au front,pour l'enfant à naître, mais qu'on appelle « la petite », est bouleversée.

Pour cet intrus qui lui prend sa mère et entend imposer son autorité, elle éprouve d'abord de la haine, de l'effroi aussi devant sa dureté, sa violence, son étrangeté. Puis, avec tout l'excès dont est capable un enfant, elle se met à l'aimer d'un amour absolu, exclusif, un peu fou. Mais elle va être à l'origine d'un drame familial dont l'ombre se dessinait dès les premières pages du livre...

Qu'est-ce qu'un père? C'est la question qui court tout au long de cette remontée de souvenirs poignants mais distanciés, écrits à la troisième personne et dans une grande économie de style. La réponse, lumineuse, nous sera donnée dans les tous derniers mots du texte.

Ce roman autobiographique est le premier d'une jeune romancière de 65 ans. Elle obtiendra le grand prix des lectrices de Elle pour son second ouvrage, La femme de l'allemand en 2007.

J'ai beaucoup aimé ce petit livre, où toute l'histoire est racontée du point de vue de l'enfant, une petite fille sensible, observatrice, indomptée élevée par une mère fantasque et permissive, sans aucune contrainte, dont tout l'univers se résume à cette entité, le couple mère/fille. Quand le père revient ce couple-là vole en éclat, elle découvre quelqu'un qu'elle ne connaissait pas cachée derrière sa mère, la femme amoureuse... Et puis elle va apprivoiser et sa peur et son père et délaissant sa mère, envers qui elle ressent une rancune profonde même si elle ne sait pas mettre de mots sur ce sentiment, elle va basculer effectivement de la haine à l'amour fou...L'histoire est découpée en chapitres courts, en instantanés où tout se joue dans la tête de l'enfant ou dans de courtes scènes familiales. La finesse d'analyse doit sans doute un peu aux études de psychologie de l'auteur parallèlement à son métier de professeur de littérature et beaucoup à sa capacité à retrouver son regard d'enfant pour faire vivre ses souvenirs...Pendant cent cinquante pages, le lecteur a quatre ans et ressent plein d'empathie pour cette petite fille dont la vie va être changée pour toujours...

7 mars 2009

Deux jours à tuer...

Un film de Jean Becker avec Albert Dupontel, exceptionnel d'humanité, Marie-Josée  Croze et Pierre Vaneck...

A sa sortie, mon frère m'en avait parlé et dit "Va le voir, c'est magnifique", j'avais rarement entendu une telle émotion dans sa voix à propos d'un film, c'est donc avec impatience que j'attendais le DVD.

Antoine, la quarantaine, a tout pour être heureux: une belle épouse (Marie-Josée Croze), deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter, une jolie demeure et de l'argent. Mais un jour il décide de tout saboter en un week-end. Que s'est-il passé chez cet homme pour qu'il change si étrangement de comportement?

Que dire sinon ce que m'avait dit mon frère ? Si comme moi vous ne l'aviez pas vu en salle, essayez de le voir de toute urgence ! Le Parisien avait écrit : "Humain, puissant et lumineusement émouvant"... Ajoutez à cela une interprétation formidable de justesse de tous les acteurs, Albert Dupontel magistral et poignant, un générique de fin qui vient prolonger le film avec un texte magnifique de Jean-Loup Dabadie dit par la belle voix de Serge Reggiani...

5 mars 2009

La pluie, avant qu'elle tombe...(Voyages immobiles 5)

la_pluie__avant_qu_elle_tombeRosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante: y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?

 

Ce roman est l'histoire d'une blessure transmise de mère en fille sur trois générations, la narratrice dévoile l'envers des sourires affichés sur les photos et se révèlent ainsi pour celle qui écoute les cassettes, et donc pour le lecteur, des secrets de famille sous forme de scènes inattendues: un chien qui s'échappe à toute allure ce qui aura des conséquences dramatiques, deux femmes amoureuses au bord d'un lac d'Auvergne, chérissant une petite fille qui n'est pas la leur: un défi cher payé à la morale bien-pensante. L'auteur montre la façon irrationnelle et inévitable dont parfois s'organisent les histoires de famille, et à la fin on se demande avec Gil, qui a écouté l'histoire avec ses filles, pourquoi tant de chagrins, de malentendus, de sentiments contradictoires, de conflits...Y a-t-il un sens à tout cela ? Le destin n'est-il qu'une chimère comme la pluie , avant qu'elle tombe ? Une formidable écriture qui vous met dans la position de celle qui écoute les cassettes et la gorge un peu serrée vous donne envie d'en savoir plus et vous laisse à la fin du livre un peu groggy mais fascinée par ces destins de femmes...

 

 

23 février 2009

Mangez-moi...(Voyages immobiles 4)

mangez_moiIl y a quelque temps, une amie m'a demandé si j'avais lu ce livre, comme elle me connaît bien, je me suis dit qu'il devrait me plaire...

Ouvrir un restaurant  ? Quelle idée... C'est pourtant ce que va faire Myriam en mentant avec assurance à son banquier car elle n'a aucune expérience de restauration ni de gestion. Ce restaurant, ce sera aussi sa maison, car elle n'a pas les moyens de se loger autrement... Eviter la faillite, vivre en clandestine et garder le secret sur un itinéraire trop chaotique constituent l'exercice auquel elle se livre chaque jour.

La narration est morcelée entre le quotidien au restaurant, ses cauchemars et son passé douloureux. Bannie de chez elle pour une faute inavouable, Myriam est une collectionneuse de contradictions, un oxymore ambulant. Une âme errante qui n'aspire qu'à la stabilité, une téméraire qui déteste qu'on la surprenne...

L'auteur croque une galerie de personnages attachants qui gravite autour de Myriam, Vincent le fleuriste amoureux, Ben le serveur idéal, les jeunes lycéennes philosophes, les enfants du quartier, son frère Charles, son fils Hugo, qu'elle n'a pas vu depuis six ans absent physiquement mais si présent en filigrane dans sa vie...Tous participent de la même comédie humaine, lumineuse, mystérieuse: le monde d'Agnès Desarthe.

Dire que j'ai aimé ce livre serait bien faible ! J'ai adoré, j'ai dévoré ce portrait inoubliable d'une femme bouleversante aussi intransigeante avec elle-même qu'elle est généreuse avec les autres. Et elle est généreuse ! iI faut l'être pour cuisiner pour des inconnus "avec amour et par amour"... C'est une réflexion profonde sur la vie. L'écriture imagée d'Agnès Desarthe  se savoure comme un de ces plats évoqués dans l'histoire...C'est un livre plein de saveurs, d'odeurs, envoûtant, féérique...Il s'appelle "Mangez-moi" , évocation d'Alice au Pays des Merveilles, il aurait pu s'appeler "Aimez-moi". Vous l'aimerez ...

Merci, Michèle, de m'avoir conseillé ce bijou...

20 février 2009

Les déferlantes ...(Voyages immobiles 3)

41JFQbPEg0L__SS500_La Hague, ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin, vit une poignée d'hommes, aussi âpres que leur terre sur laquelle est venue se réfugier la narratrice depuis l'automne. Employée par le centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs.

La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui, le visage d'un certain Michel. D'autres au village ont pour lui des regards étranges. Comme Lili au comptoir de son bar ou Théo, son père, l'ancien gardien du phare..L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. Elle-même qui est venu là pour faire le deuil de l'homme qu'elle a aimé reconnaît en Lambert une souffrance.

Il y a tous les personnages autour, Max, un peu fêlé, Raphaël le sculpteur et sa soeur Morganne, monsieur Anselme, amoureux de Prévert, la Mère, vieille femme pétrie de silences et de souffrances...L'histoire du village, des personnages vont permettre à la narratrice de sortir un peu de sa douleur et lui permettre de se rouvrir à la vie. Lambert, cabossé aussi, respecte ses silences, ses sauvageries, il l'apprivoise patiemment.

Et l'auteur nous raconte en toile de fond une nature belle et sauvage qui façonne hommes et femmes qui  réussissent à s'en accommoder...

J'ai beaucoup aimé ce livre qui est un de mes meilleurs souvenirs de lecture de l'année écoulée. L'écriture de Claudie Gallay est à l'image de ce qu'elle décrit, parfois aussi âpre et forte. Les personnages sont tous magnifiques d'humanité, on ne s'y attache pas forcément facilement , mais au fil des pages j'ai été envoûtée par la beauté de l'histoire, des histoires. Il y a celle de la narratrice et celles du village...Il se dégage un climat très particulier de ce livre, que l'auteur crée avec une économie de mots étonnante compte tenu de l'effet produit: j'étais là-bas sur cette pointe battue par les vents, je sentais les odeurs de la lande... Un livre ensorcelant d'une densité exceptionnelle.

 

 

16 février 2009

Miserere...(Voyages immobiles 2)

 

MiserereLe roman débute dans l'église arménienne de Paris dont le chef de choeur, d'origine chilienne est retrouvé assassiné. Le modus opérandi relève du génie maléfique: la perforation inexplicable des tympans de la victime. Le titre prend alors toute son ampleur. Le Miserere d'Allegri composé vers 1630, était uniquement chanté par des voix d'enfants dont l'une était censé atteindre le son le plus pur. Le plus aigu. Très vite d'autres meurtres surviennent aux rituels macabres et les enquêteurs d'une part se rendent compte de disparitions inexpliquées d'enfants dans plusieurs chorales, acquièrent d'autre part la conviction que des enfants sont mêlés à ces meurtres. Les enquêteurs, parlons-en, un couple improbable formé de Lionel Kasdan, vieux briscard à la retraite, c'est lui que le prêtre appelle en premier, c'est « son » église, il va en faire une affaire personnelle, et Cédric Volokine, jeune russe affecté à la brigade des mineurs, toxico en pleine désintox, vont se démener en marge de l'enquête officielle pour percer le mystère...

Si l'histoire en elle-même est très sombre, avec un scénario très documenté mêlant fiction et faits historiques de l'histoire contemporaine, ce que j'ai préféré dans ce thriller, c'est la personnalité complexe, attachante des personnages principaux, les deux enquêteurs, qui portent leur propre fardeau de douleurs enfouies et qui se lancent dans cette enquête comme si leur propre vie en dépendait, de fait ils cherchent à exorciser leurs démons...

J'ai toujours aimé les polars et les thrillers, mais plus le temps passe et plus je m'interroge sur l'attraction que ce genre de livres exerce sur moi. Je déteste la violence, et il m'arrive après certains de ces romans de dire stop je ne lis plus çà, j'ai eu ma dose, il me faut maintenant du doux, du tendre, autre chose en tous cas. Et pourtant j'y reviens... Peut-être est-ce une manière d'exorciser la violence et la peur de la violence, de la maintenir à distance...

 

 

 

 

 

4 février 2009

Quatre Minutes

Envie de vous parler d'un film que j'ai beaucoup aimé, Quatre Minutes, révélation du cinéma allemand en 2007, dont j'avais entendu Luc Besson parler avec passion...

quatre_minutes

Depuis 60 ans Traude Krüger enseigne le piano à des détenues. Lorsqu'elle rencontre Jenny, toute jeune femme incarcérée pour meurtre, elle comprend qu'elle a affaire à une musicienne prodige. Elle décide de la présenter à un concours réservé aux jeunes musiciens.

L'affrontement entre ces deux femmes aux personnalités violentes est magistral. Elles sont toutes deux en prison, malgré les apparences, celle de Traude est morale...

Le film est âpre, rude, fort, comme les personnages principaux et secondaires, les décors sont gris, tristes, pour ne pas dire lugubres. Et pourtant, on est pris par cette histoire où la complexité des sentiments humains est exprimée avec virtuosité par les deux actrices, récompensées toutes deux par le German Award 2007 de la meilleure actrice. L'omniprésence de la musique( Mozart, Schuman et une bande son originale ) participe à la magie qui opère lorsqu'on regarde ce film construit d'ailleurs comme un morceau de musique, débutant pianissimo pour aller crescendo vers un final éblouissant qui donne son titre au film.

C'est un film d'une densité émotionnelle rare et d'une violente beauté, visuelle et sonore...Je ne suis pas près d'oublier ces deux femmes bouleversantes à la vie fracassée entre lesquelles passent des étincelles d'humanité et d'amour quand elles dévérouillent un tout petit peu la porte de leur coeur...

En fait vous l'avez compris, j'ai plus que beaucoup aimé, j'ai adoré ce film...

22 janvier 2009

La Porte des Enfers... (Voyages immobiles 1)

C'est ma grande qui m'a parlé de ce livre il y a plusieurs mois , même si elle ne l'avait pas encore lu, autour d'elle les commentaires étaient élogieux et on la pressait de le lire...

la_porte_des_enfers

 

A Naples, un petit garçon de six ans, Filippo,est tué par une balle perdue lors d'un règlement de compte entre mafiosis. Ses parents, Matteo et Giuliana perdent toute raison de vivre. Avant de disparaître, sa femme adresse une requête terrible à Mattéo: " Rends-moi mon fils ou si tu ne peux pas, donne-moi au moins celui qui l'a tué ". Alors commence la quête de Mattéo qui, incapable de tuer l'assassin de son fils, fera connaissance une énième nuit d'errance avec des personnages inoubliables qui vont l'initier et lui permettre de descendre aux enfers chercher son fils...

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre, mais comme il est écrit d'une façon magnifique, j'ai persisté et à un moment donné sans que je réalise quand s'était produit le déclic, je me suis rendue compte que j'étais fascinée, prise au piège de cette histoire envoûtante, poignante sur le deuil, l'impuissance des hommes face au deuil. C'est un conte puissant, une variation sur le mythe d'Orphée, et malgré la vision déroutante, dérangeante de L. Gaudé sur l'Au-Delà, j'y ai lu aussi une bouleversante histoire d'amour...

 

19 janvier 2009

Un livre

 

"Un livre, ça peut être un passe-temps, du chewing-gum pour l'esprit, une façon d'être vaguement là sans exister vraiment, quelque chose qui rentre par un oeil et sort par une oreille sans laisser de traces dans la cervelle. Mais ça peut être beaucoup plus.

Ça peut être une amitié secrète ou une joie qu'on veut partager, un coup de coeur, un grand voyage sans passeport, sans bagage et sans déplacements.

Ça peut être des souvenirs aussi vrais que les vrais souvenirs, et qui vous accompagneront toujours.

Ça peut être une petite idée qui deviendra si grande qu'elle occupera toute la vie.

Un livre, si ce n'est pas une manière paresseuse de passe-ennui, un truc pour tuer le temps, ou être assommé par lui, ça peut être l'entrée en nous d'un ami à jamais, la naissance d'une vocation, une porte ouverte sur un pays qu'on ne voudra plus quitter, l'appel d'un métier qui nous rendra heureux ou simplement une histoire si belle et une voix si juste qu'on ne les oubliera jamais plus.

Un livre, ça peut être beaucoup plus qu'un livre."

Claude Roy

 

 

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