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Rose & Gris
30 septembre 2011

Une église et une chapelle basques...

Il y a environ une quinzaine d’années, nous avions été écouter un concert de chants corses et basques dans l’église d’Ustaritz... Nous n’y étions jamais revenus depuis, et cet été, lors des  rares embellies de la fin juillet, nous sommes partis à la découverte ou redécouverte de certains lieux du Pays Basque. Nous avons commencé par Ustaritz  et comme vous allez le voir, bien nous en a pris d’y aller ce jour-là plutôt qu’un autre.

De l’extérieur, Saint-Vincent est une église plutôt classique voire sévère comme il y en a tant, silhouette élancée avec son clocher qui grimpe vers les cieux, datant du XIXème siècle...

Ustaritz 

La surprise est d’autant plus grande à l’intérieur, et cet après-midi là nous avons eu la chance de la trouver toute éclairée. Quatre personnes s’y tenaient, un couple de touristes, le prêtre de la paroisse et une dame chargée de l’art sacré au niveau du diocèse qui venait voir le nouveau mobilier liturgique, en laiton massif, livré à l’église le mois précédent.

Saint-Vincent mobilier liturgique

Le plus remarquable, ce sont les couleurs qui  habillent l’intérieur de l’église et lui donnent une atmosphère chaleureuse et gaie...

 Saint-Vincent le choeur

Saint-Vincent l'autel de la Vierge

Saint-Vincent nef et vitraux

Une des particularités de l’église est l’utilisation, d’avant-garde pour l’ époque, de  la fonte pour la structure des galeries, ces galeries typiques des églises basques habituellement tout en bois...

Et ce qui frappe le visiteur d’emblée, outre l’explosion de couleurs, ce sont les peintures du chœur datant de 1946  représentant une procession des saints du XIXème siècle, auxquels les habitants du village ont prêté leurs traits. Les couleurs vives, les visages incroyablement expressifs, les détails ornementaux, les frises qui encadrent les groupes de personnages, tout l’ensemble  est d’un effet  saisissant  et une récente restauration nous les offre dans leur fraicheur originelle...

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Saint-Vincent détails des saints

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Alors que nous  écoutions attentivement la conversation qui se tenait sur le patrimoine religieux de la région,  le prêtre a parlé d’une chapelle des environs  qui venait  d’être consacrée quelques jours auparavant par Mgr Aillet, l’évêque de Bayonne. Il a proposé de nous y accompagner, heureusement car nous ne l’aurions pas trouvée faute de signalisation! (d’Ustaritz, il faut prendre la route de Saint-Pée  sur Nivelle , la D3 et tourner à gauche au chemin de Bidachuna)

Cette chapelle a la particularité, nous a expliqué le prêtre pendant le trajet, d’être au confins de trois communes, Ustaritz, Souraïde et Saint Pée, au lieu dit d’Otsanz et d’être propriété privée. En effet, le cinéaste René Clément en découvrit les ruines en 1991 sur la propriété qu’il venait d‘acquérir, un bout de mur et la pierre monolithique de l’autel. L’origine de cette chapelle détruite à la révolution remonte au Moyen-Age, lieu de cachette des chrétiens pendant les invasions et halte pour les pèlerins de Compostelle. Madame Clément selon la volonté du cinéaste disparu en 1996,  s’occupa de faire renaitre la chapelle, ce qui fut fait il y a deux ans avec l’aide d’artisans locaux, tailleurs de pierre, charpentiers et maçons...Avec la consécration, la chapelle a retrouvé son âme et sa destination liturgique.

chapelle sainte Marie-Madeleine

Les pierres foncées sont tout ce qui restait de la chapelle avec la pierre d‘autel de plus d’une tonne  dans laquelle fut scellée une pierre contenant des reliques de sainte Marie-Madeleine le jour de la consécration .

chapelle ste Marie Madeleine détails

Ici point de couleurs, la sobriété est de mise: Pour seuls ornements,  la pierre  taillée, une  charpente de toute beauté, un crucifix en bois sobre et nu, la lumière naturelle, la chaleur blonde de la pierre, des portes massives en bois clouté à l’ancienne...  Il y règne une atmosphère rare due peut-être à cette renaissance en un lieu chargé d‘histoire, en plein XXIe siècle avec  un savoir-faire digne de ceux qui l’avaient érigée il y a si longtemps..

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Nous sommes repartis heureux de ces rencontres et émus d’avoir pu découvrir cette petite chapelle si loin de la débauche picturale de saint-Vincent  mais si belle dans son humilité et sa simplicité, posée au milieu des champs, non loin d’une ferme, ouverte au passant et au pèlerin...

♥ ♥ ♥ 

du coeur et des mains

Un rendez-vous à ne pas oublier:

 la vente solidaire pour AFOUS

 aujourd'hui dès 8h et demain seulement

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14 septembre 2011

Les chines de l’été: bobines ...

Un des plaisirs du retour de  chine  est l’installation des trouvailles dans la maison, essayer telle association, tel emplacement pour revenir parfois à sa première intention ... Peu importe le temps qu’on y passe,  ces moments là sont délicieux.

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Parce que j’ai chiné nombre de bobines cet été, la cloche qui les abritait est devenue trop exigüe... Qu’à cela ne tienne, j’ai déménagé mes bobines sur la cheminée du salon où dorénavant, elles occupent le devant de la scène...Les nouvelles côtoient les anciennes, sous globe, sous cloche, dans ou sous des ventouses histoire d’être protégées de la poussière ! De plus près...

bobines (2)

Chinées cet été, une grosse trentaine de flûtes, bobines à tapisserie de basse lisse, garnies de deux fils de soie; j’ai gardé les plus jolies couleurs et dénudé les autres pour y enrouler dentelles et rubans... Les bobines roses et grises, vous les connaissez déjà, j’ai juste rajouté quelques petites bobines de fil à gants. C’est du côté vert que se situe la nouveauté: quatre canettes garnies de laine, trois jolis tons de vert et un  marron derrière. Ces canettes étaient destinées à être insérées dans des navettes, comme celle-ci chinée l’an dernier...

navette avec sa canette 

Deux ventouses s’improvisent cloches pour protéger un trio de bobines de fil de lin et  une bobine tourniquet en carton elle aussi vêtue de fil de lin, tandis que deux autres ventouses accueillent des fuseaux de dentellière, en buis et en noyer...

 bobines 2

 

Quelques jours auparavant, je m’étais dit que le pied de lampe sur cette cheminée, une simple tige métallique,  était vraiment un peu nu, la solution est venue toute seule, sans vraiment y réfléchir,  quelques bobines et pelotes enfilées les unes au dessus des autres et voilà ma lampe transformée, il me restera à lui confectionner un nouvel abat-jour et le changement sera complet...

lampe aux bobines

Tout en bas , une bobine de fil de lin, sur laquelle j’avais glissé une morceau de document ancien, je l’ai laissé tel que, au dessus trois pelotes de fil de chanvre de grosseurs de fil et de  manufactures différentes. "DROULERS-VERNIER", celle avec l’étiquette bleue  au mouton, était une filature spécialisée dans les gros fils de lin pour la chaussure, la bourrellerie et autres grosses coutures. La plus haute bobine est également du chanvre très fin, un petit cartouche émaillé est venu habiller sa sobre architecture tout en hauteur...

♥ ♥ ♥

Je n’ai pas résisté au charme des cosmos d’une jachère fleurie au bord de la route,

 j’en ai disposé une brassée dans un broc en zinc dont la forme et la couleur se marie merveilleusement bien à

 ces fleurs à la simplicité exquise...

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Et puis... au rose et gris, comment ne pas succomber ?

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♥ ♥ ♥

6 septembre 2011

Mes voyages immobiles de l’été 2011...

Chronique n°21

Parmi toutes les lectures de cet été, il en est que j’ai envie de partager avec vous... Impossible de toutes les chroniquer, retrouvez les autres dans l’album de mes lectures 2011...

L'armée furieuse

Je suis fan des livres de Fred Vargas et celui-ci ne m’a pas déçue. Il faut lire au moins  une fois un Fred Vargas si on aime les romans policiers, pour se faire une idée du monde si particulier de cet auteur. Personnellement, j’adore ses personnages récurrents, Adamsberg le commissaire lunaire qui suit ses intuitions à son rythme, en dehors de toute logique parfois, un homme attachant et surprenant, plus fragile qu’on ne l’attendrait, Danglard, un puits d’érudition porté sur la bouteille, Violette et tous les autres aux personnalités complexes et insolites... les histoires sont toujours incroyablement bien ficelées et érudites,  et c’est avec un plaisir immense que je rentre dans cet univers où finalement  l’atmosphère compte autant que l ’intrigue.  La magie, la superstition et les croyances populaires ont la part belle dans ces romans, mais aussi une somme d’informations historiques ou scientifiques jamais pesantes ( ne l’oublions pas, l’auteur était  archéozoologue au CNRS  et spécialiste de la peste) qui nous donnent un plaisir de lecture qui n’appartient qu’à elle...

Dans L’armée furieuse, l’équipe de police criminelle va se débattre avec deux affaires: d'un côté, une sombre histoire de meurtres dans le Calvados, nourrie par une légende médiévale ; de l'autre côté, l'incendie criminel d'une Mercedes avec, au volant, le PDG d'un grand groupe industriel...(L’Express,le 11/05/2011)

L'amour est une île DeClaudie Gallay, j’avais adoré “Les déferlantes “et aussi “Seule Venise”, j’ai donc ouvert celui-ci avec une attente précise. Ceci explique-t-il cela, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire, elle m’agaçait, et tout en retrouvant les personnages un peu abrupts, un peu décalés, un peu marginaux de l’auteur, l’atmosphère très particulière de l’histoire qui se passe en 2003 à Avignon pendant le festival perturbé par les grèves des intermittents du spectacle conjuguée à une histoire humaine assez noire et pessimiste ont donné à ma lecture un ressenti particulier. J’étais tentée d’abandonner et en même temps, une sorte de fascination me poussait à continuer. Et si je vous en parle ici,  c’est que contre toute attente, c’est une fois la dernière page refermée que je me suis rendue compte de la puissance de ce roman dont la petite musique m’a obsédée des jours et des jours. Et avec le recul, je me suis dit que oui , définitivement oui j’ai aimé ce roman...  En fait, on y retrouve ce qui faisait la grande force des Déferlantes, une écriture sobre et efficace, des personnages complexes et attachants dont le portrait se dessine peu à peu, l’art de rendre palpable une atmosphère survoltée dans la canicule de cet été-là, mille petits riens qui fignolent à petites touches une histoire cette fois-ci  plutôt noire et sans espoir... Et pour avoir été à Avignon plusieurs années pendant le festival, j’ai apprécié  de retrouver cette atmosphère si particulière  bien que vue ici côté coulisses...

Loin des tempêtes de La Hague, dans la touffeur de l'été avignonnais, la romancière souffle sur des braises, celles de la passion qui a animé jadis les deux héros du livre, un metteur en scène et une comédienne célèbre qui se croisent le temps du festival. Claudie Gallay n'a pas choisi une année au hasard. Elle campe son action au cœur de l'été 2003, lorsque les intermittents bloquèrent les spectacles. «Le festival de toutes les violences, se souvient l'auteur, qui habite à quelque quarante kilomètres de là. Pendant un petit moment, les portes de la ville furent totalement fermées, créant une situation totalement inédite. On évoque souvent la douceur du Sud à tort. Quand le mistral souffle comme aujourd'hui, Avignon peut être aussi rude que La Hague.» (Le Figaro, 18/08/2010)

le cherche bonheur

John et Ella vivent ensemble depuis plus de cinquante ans. Une existence comblée par la naissance de deux enfants. A 80 ans, ils sont désormais au crépuscule de leur vie. Ella est atteinte d'un cancer généralisé et John de la maladie d'Alzheimer. Un jour, lassée des interventions chirurgicales et de la surveillance médicale, consciente qu'il s'agit de leur dernière opportunité de faire quelque chose d'un peu fou, Ella convainc John de partir sur les traces de leur bonheur passé. Lorsqu'ils sillonnaient les routes avec leurs enfants à bord de leur camping-car, le « Cherche-bonheur ». Sans prévenir leur entourage, formellement opposé à ce voyage inconsidéré, ils décident de refaire l'un des plus beaux périples de leur vie, reliant Détroit, dont ils sont originaires, à Disneyland en Californie, par la mythique Route 66. Le trajet est ponctué de péripéties : crevaison, braquage, contrôle policier… Le couple en est quitte pour quelques sensations fortes. Mais c'est également l'occasion de se remémorer des souvenirs et de faire de nouvelles découvertes, de nouvelles rencontres… Il n'est jamais trop tard pour partir à la conquête de son bonheur !(présentation de l'éditeur)

Quelle merveilleuse histoire que celle-ci ! avec un humour ravageur  et une lucidité poignante, Ella revient sur sa vie, le passé, le présent... L’avenir, elle a envie d’en garder la maitrise... L’auteur nous offre une réflexion profonde sur le vieillissement, le sens de la vie, une très belle histoire d’amour aussi. Le sujet n’a rien d’une fantaisie et pourtant d’un bout à l’autre , ce roman est d’une drôlerie incroyable  qui contient l’émotion juste ce qu’ il faut, pourtant l’émotion est là à chaque page,  et c’est entre gorge serrée et éclats de rire  que l’on avance dans l’histoire jusqu’à une fin inéluctable et évidente et que  l’on se surprend à se dire   “je voudrais avoir ce courage là”. Une lecture que j’avais conseillée à Françoise et qu’elle a beaucoup aimé aussi...

♥ ♥ ♥

Pour terminer cette chronique, j’ai envie de vous parler de deux livres très différents l’un de l’autre,  que je trouve inclassables, il faut les lire, c’est tout.

Ce sont chacun d’une façon différente, deux petits bijoux...

le poids du papillon

De celui-ci, court roman d’une soixantaine de pages, qui raconte l’affrontement d’un braconnier et d’un chamois, je vous dirai seulement que c’est un moment de poésie pure, un moment de grâce d’une beauté extraordinaire avec derrière le conte, une réflexion sur l’homme, l’animal et la nature. Le poids du papillon est suivi d’une nouvelle que j’ai complètement oubliée, tant j’étais sous le charme du premier texte. Moi qui relis rarement, je crois que celui-ci, je le relirai...

Quelque part dans les Alpes italiennes, un chamois domine sa harde depuis des années. D’une taille et d’une puissance exceptionnelles, l’animal pressent pourtant que sa dernière saison en tant que roi est arrivée, sa suprématie est désormais menacée par les plus jeunes. En face de lui, un braconnier revenu vivre en haute montagne, ses espoirs en la Révolution déçus, sait lui aussi que le temps joue contre lui. À soixante ans passés, sa dernière ambition de chasseur sera d’abattre le seul animal qui lui ait toujours échappé malgré son extrême agilité d’alpiniste, ce chamois à l’allure majestueuse. Et puis, face à ces deux forces, il y a la délicatesse tragique d’une paire d’ailes, cette « plume ajoutée au poids des ans ».                               Le poids du papillon, récit insolite d’un duel entre l’homme et l’animal, nous offre une épure poétique d’une très grande beauté. Erri De Luca condense ici sa vision de l’homme et de la nature, nous parle de la montagne, de la solitude et du désir pour affirmer plus que jamais son talent de conteur, hors du temps et indifférent à toutes les modes littéraires.(présentation de l’éditeur)

On peut se dire au revoir plusieurs fois

De lui, j’aimais ses chroniques dans Psychologies magazine, je m’étais passionnée pour  “Guérir”, son premier livre et cette approche tellement novatrice qu’il avait de la médecine,  j’avais applaudi toutes ses idées sur l’alimentation, consciente que c’est une part capitale de notre santé, sur l’importance de l’environnement, la nécessité de trouver le calme intérieur...

Ce livre testament, une centaine de pages écrit par un homme qui se sait condamné à plus ou moins court terme, est la formidable leçon de vie d’un grand humaniste. Sa sincérité, son humilité, sa générosité y éclatent une dernière fois. C’est un livre émouvant  et  plein d’espérance... Il est parti en étant sûr que les choses devront changer, la médecine s’humaniser, les hommes revenir à une vie plus respectueuse du vivant,  puissions-nous entendre son message ...

♥ ♥ ♥

Entre deux averses, monsieur rose & Gris a entrepris de canaliser la vigne vierge qui grimpe à l’assaut de la grange. Dès mi-juillet, elle avait commencé à revêtir sa parure automnale  et j’ai eu plaisir à réaliser quelques couronnes que l’humidité ambiante permettra de conserver quelques jours...

vigne vierge

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