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Rose & Gris
29 janvier 2011

La première confiture de l’année et un voyage immobile(18) à ne pas manquer....

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Je ne vous les montre pas toutes, ce serait lassant, mais je vous montre celle-ci  parce que c’est la première confiture de 2011, parce que  vous n’en avez peut-être jamais fait, parce que c’est un délice parfumé que vous ne trouverez pas dans le commerce et que si vous aimez les mandarines, pas les clémentines ! les VRAIES mandarines, alors lancez-vous dans cette marmelade qui vous demandera un peu de temps mais en contrepartie vous régalera avec son goût merveilleux et inimitable...

marmelade de mandarinesmarmelade de mandarines 2

Prendre des mandarines bio (j’avais trouvé des mandarines de Sicile), les peler en quatre quartiers, enlever tous les filaments blancs qui veulent bien s’enlever, superposer les quatre quartiers de peau sur une planche et couper le zeste en minuscules bâtonnets tels que vous les voyez sur la photo au-dessus. Couper les quartiers de chair en travers et enlever soigneusement tous les pépins que vous mettrez dans un nouet pour la pectine, recueillir le jus bien sûr, mettre peaux, pulpe, jus et nouet avec les pépins dans une marmite plus un jus de citron par kg de mandarine, couvrir juste à fleur d’eau  et porter à ébullition. Eteindre le feu et laisser reposer au frais jusqu’au lendemain .

Le lendemain, peser le contenu de la marmite et ajouter le sucre , moi j’ai mis 550g par kg, porter encore une fois à ébullition et laisser à  nouveau  reposer jusqu’au lendemain. A ce stade, si vous aimez, vous pouvez ajouter de la cannelle en bâtons ( 1 bâton par kg de fruits) que vous casserez ensuite par petits morceaux dans  les pots, je l’avais fait l’an dernier, le mariage est très heureux...

Le surlendemain, troisième jour de la préparation, cuisson à feu vif, environ 30 minutes, ajout d’un peu d’agar-agar si vous trouvez la confiture trop liquide (ou cuisson un peu plus longue mais ce sera au détriment du goût de fruit frais), mise en pots et idéalement attendre un mois  avant de consommer... Mais rien ne vous empêche de déguster ce que vous avez raclé dans la marmite et mis dans un petit pot...Ce que j’ai fait avec délice...

Je vous annonce dans le titre un voyage immobile à ne pas manquer, vous vous souvenez,  c’est comme cela que je nomme mes lectures, et celle-là, quel voyage extraordinaire !

 

un bucher sous la neige

C ’est encore à Véronique que je la dois et comme je le lui ai écrit, c’est un beau cadeau.

En Ecosse au XVIIe siècle, une toute jeune femme, Corrag, attend dans une prison sordide la fin de l’hiver où elle sera brulée vive comme sorcière. Les temps sont troublés, le roi Jacques a pris la fuite en France  détrôné par Guillaume d’Orange et le pays est divisé, un massacre a été commis à Glencoe et le révérend Charles Leslie,un irlandais fidèle du roi Jacques part enquêter sur ce massacre espérant trouver les preuves qu’il a été commis sur ordre de Guillaume. Il fait halte dans la petite ville d' Inverary où il apprend que cette jeune femme prisonnière a été témoin du massacre, il décide de l’interroger , malgré sa répulsion et son mépris. Corrag accepte de dire ce qu’elle sait à cet homme à la condition qu’il écoute le récit de sa vie pour transmettre et témoigner de qui elle  était réellement après sa mort...

Et jour après jour, Charles va venir l’écouter. Et jour après jour, on suit dans les lettres qu’il écrit le soir à sa femme  l’évolution de ses sentiments , on le voit se remettre en question, faire tomber ses œillères et peu à peu devenir terriblement plus humain que ce qu’il était au départ, prisonnier de son savoir et de l'étroitesse d’esprit caractéristique des hommes de l’époque. Car Corrag,  sous ses haillons et sa tignasse emmêlée cache un cœur d’or et une grâce extraordinaire,  et si on la traite de sorcière comme sa mère et sa grand-mère avant elle, c’est à sa science des plantes et de leur pouvoir de guérison qu’elle le doit.   A sa liberté et à son indépendance   aussi. Dans un premier temps, le révérend Leslie  attribue à ses pouvoirs de sorcière , le don incroyable de Corrag de décrire si bien les lieux où elle a vécu, qu’elle a parcouru dans sa fuite à travers l’Angleterre jusqu’aux Highlands sauvages où elle a trouvé refuge.

”Elle a relaté sa vie  dans cette forêt frontalière et tandis qu’au retour de la geôle je marchais dans la neige, il me semblait humer des odeurs de mousse et de terre mouillée .Il me semblait fouler des pommes de pin. Sorcellerie que cela. Je ne serai pas dupe.”

Car Corrag qui a toujours vécu en symbiose avec la nature , qui a toujours été attentive à la moindre parcelle de vie et à la moindre étincelle de beauté dans ce qui l’entoure,  a ce don unique de vous transporter par ses paroles et de vous faire vivre ce qu’elle raconte...C’est une écriture magnifique, envoutante, un sublime portrait de femme, des personnages secondaires attachants et un hymne à la vie et à l’amour...

Lisez ce livre, vous serez émerveillés... si vous l’ouvrez , vous ne pourrez pas le quitter. Vous serez tenus en haleine tout au long des 400 pages  et comme moi , vous aurez souvent la gorge nouée, vous vibrerez, vous souffrirez, vous respirerez et aimerez aussi avec Corrag, vous vous émerveillerez  de la beauté d’une nature sauvage et splendide que cette magicienne des mots saura vous restituer dans toute   sa plénitude sans que jamais ces descriptions ne vous pèsent.

Susan Fletcher a un talent immense, et la lecture de ce roman est comme il est écrit sur le retour de couverture, une véritable “expérience sensorielle”. Le livre que j’ai commencé quelque temps après m’a paru bien fade...

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24 janvier 2011

Une histoire de torchon...

Il aurait pu finir sa vie en continuant  à essuyer la vaisselle comme il savait si bien le faire. Cela faisait quelque temps déjà qu’il ne servait à rien, combien ?  il ne savait plus, le temps lui paraissait si long, remisé dans une valise avec d’autres torchons, à ne rien faire... Il se désespérait et puis un jour de novembre, il avait été sorti de la valise, soigneusement lavé et  repassé et quelques jours après, installé sur une table de vide-grenier à Anglet... L’espoir d’une nouvelle vie active, différente peut-être, s’était fait jour en lui...Et elle, la dame de Rose & Gris,  était venue, l’avait choisi  et lui avait offert ce à quoi il aspirait sans le savoir vraiment, une renaissance...

cabas dans un torchon

Elle avait tout de suite vu son potentiel, il était d’une taille peu courante, particulièrement grande, en plus il était superbement monogrammé des initiales de  son amie Marie-Christine, elle ne pouvait rêver mieux et c’est ainsi  qu’il protège fièrement les ouvrages de Marie-Christine, broderies, tricot... lorsqu'elle voyage. Elle l’avait marié à un lin imprimé  d’écritures et d’anges  rouges si joli  et si bien assorti à ses rayures qu’il ne se tenait plus de joie....Plein de petits détails charmants le confortait dans son impression d’avoir eu de la chance, plus jamais il ne s’ennuierait,  sa robustesse et sa prestance étaient  enfin mises en valeur et il allait pouvoir montrer toutes ses qualités pendant de longues années encore...

torchon ancien transformé

Sur l’une de ses poignées est suspendu un drôle de petit coussin moelleux, il n’a pas bien compris à quoi cela servait , mais il suppose, d’après ce qu’il a entendu dire qu’il s’agit d’une plaisanterie entre amies....

image de Jean Adrien Mercier

  ♥

Mille mercis pour vos commentaires sur la balade au Benou,

je les ai lus avec plaisir  et gourmandise ...

  ♥

 

19 janvier 2011

Un dimanche après-midi au plateau du Benou...

Cela faisait dix ans , peut-être plus, que nous n’étions pas partis un dimanche vers le plateau du Benou, dans la vallée d’Ossau...

Une visite chez elle, dans le village juste en dessous, m’avait donné l’irrépressible envie de monter , là-haut sur le plateau... Lorsque les filles étaient petites,  nous y allions souvent le dimanche après-midi, curieusement nous n’y avons jamais pique-niqué à l’instar des nombreux citadins qui viennent en nombre y chercher air pur, grands espaces et paysages somptueux...

Il y avait ce jour là un écobuage dûment surveillé par les pompiers, beaucoup de monde mais  absorbé et dilué par l’espace immense, quelques troupeaux disséminés, quelques promeneurs croisés avec qui on échange un bonjour, courtoisie propre à la montagne qui  m’amuse chaque fois et puis ce fut un grand plaisir de remettre nos pas sur le chemin des bergeries ...

écobuage

 

 

 

 

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Il y a des arbres magnifiques sur le plateau, dont plusieurs forêts de mélèzes, j’aime  leurs amusants petits cônes qui s’accrochent encore aux branches dénudées alors que les épines sont depuis longtemps tombées...

forêt de mélèzes forêt de mélèzes 2

Un tilleul séculaire à la frondaison imposante  ...

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Le plateau situé à environ 900 mètres d'altitude est un haut lieu du pastoralisme et de nombreuses bergeries parsèment  le site, si les unes sont entretenues voire restaurées, il ne reste parfois  que les murs des autres...

toits et murs de bergeries

♥ ♥ ♥

14 janvier 2011

Un joyeux méli-mélo...(Dont voyages immobiles 17)

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♪♪♪ ...Vous souhaiter d’abord une BELLE ANNEE 2011... ♪♪♪

Qu’elle soit pleine d’estime de soi, d’authenticité, de maturité, de respect, de simplicité, d’humilité, de plénitude, pour  un SAVOIR VIVRE qui vous rendra la vie plus BELLE !

Ces vœux m’ont été inspirés par un très beau poème de Kim Mc Millen, une femme écrivain du Colorado, publié en 2001 et attribué en général à Charlie Chaplin !

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Cartes de vœux maison, inspirées par celles de La maman des quatre de l’an dernier...

♥ ♥ ♥

Partager avec vous mon dernier coup de cœur littéraire de 2010 et mon premier coup de cœur cinéma de 2011...

la ballade de Lila K.

 

En lisant le billet que Véronique en avait fait, j’ai su instantanément que j’allais aimer ce livre. Elle me l’a prêté et c’est un vrai coup de cœur. J’avais beaucoup aimé “Une pièce montée” le précédent roman de Blandine Le Callet, un roman caustique et savoureux sur le thème  du mariage et les conventions et pesanteurs d’une certaine société bourgeoise.

Ici on n’est plus du tout dans le même registre, il s’agit d’un roman d’anticipation, selon les dires de l’auteur elle s’est contentée de pousser à l’extrême les tendances de la société actuelle  et je vous assure que le résultat vaut le détour, ne serait-ce que pour y réfléchir et éviter  peut-être d’en arriver là... Rien d’extraordinaire pourtant ce n’est pas de la science-fiction, c’en est d’autant plus glaçant... La ballade de LiLa K est un extraordinaire portrait d’enfant d’abord, de jeune fille ensuite, terriblement attachante qui lutte pour ne pas se laisser formater et découvrir ses origines, aidée par quelques personnages attachants eux aussi. Il faut lire ce livre, difficile d’en parler sans trop dévoiler et comme Véronique ou Aifelle ou Kathel je ne peux que vous inciter à découvrir ce petit bijou.

C’est Lila qui raconte son histoire, enlevée à sa mère pour être amené au Centre, mi pensionnat, mi prison dont elle ne sortira qu’à sa majorité. Surdouée, asociale, polytraumatisée, elle ne sait plus ni marcher, ni parler, elle n’a qu’une obsession, retrouver sa mère et sa mémoire perdue. Commence alors pour elle  un chaotique apprentissage au sein d’un univers ultrasécurisé où les livres n’ont plus droit de cité...

On découvre avec elle au fur et à mesure de ses découvertes, son histoire...Impossible de vous en dire plus sans trop en dire... une petite musique qui ne s’arrêtera pas de sitôt dans votre esprit, je vous l’affirme !

another year de mike leigh

Son très beau billet m’avait tellement interpellée que le jour même, découvrant un cinéma  (superbe dans une ancienne église, l’Utopia) à deux pas de chez la demoiselle de Bordeaux où je séjournais, je suis allée voir ce film et j’ai adoré...

Lisez son billet, il est tellement bien écrit que je pourrais difficilement faire aussi bien, tout y est juste...les acteurs sont formidables tellement proches de nous dans leur humanité, tellement loin des stars stéréotypées et botoxées d’Hollywood... un régal... ce film pose la question de savoir comment aider les autres, jusqu’à quel point... Découpé en quatre saisons, il donne à voir une année mais ce pourrait être la précédente ou la suivante tant on sent que les choses n'ont pas changé et ne changeront sans doute pas...  Mike Leigh filme avec  beaucoup d’empathie ses personnages et donne à voir la moindre de leurs émotions sur des visages cadrés serrés... Cécile a aimé aussi ce film...

♥ ♥ ♥

Vous dire qu’aujourd’hui cela fait DEUX ANS que Rose & Gris est entré dans ma vie et ...la vôtre ! Une aventure étonnante, exaltante, inimaginable ...

Envie de vous dire le plaisir, l’émotion souvent, les rires, l’inspiration permanente, l’étonnement de voir les connexions qui affluent de tant de pays... au tout début , je me disais ce doit être un hasard ou une erreur  et puis la régularité  de ces connexions ne laissant pas place au doute, alors, comme une enfant comptant ses bons points, je note avec gourmandise chaque nouveau pays apparaissant dans le décompte géographique...

Les abonnés, toujours plus nombreux, les visiteurs silencieux  eux aussi en nombre croissant, vos commentaires intéressés, souvent passionnants,  les mails personnels qui arrivent de temps en temps de personnes qui osent un jour me dire leur ressenti ...Les rencontres virtuelles , téléphoniques ou réelles, les amitiés qui se nouent, les gentillesses témoignées... je suis toujours émerveillée, jamais blasée , surtout pas blasée !

Envie de vous dire merci d’être là, merci pour tout ce que vous m’apportez, vous les blogueuses, merci à vous les lecteurs silencieux, merci à mes lectrices fidèles sans blog avec qui j’ai parfois noué de vraies relations, elles se reconnaitront...

Mais vous dire aussi les doutes, les interrogations parce qu’ils existent, tant de temps passé devant son ordinateur, pourquoi, pour qui ? qu’en restera-t-il ?  le jeu en vaut-il la chandelle en regard de ce temps, denrée si précieuse et si fugitive  qui me manque cruellement... tant de projets dans la tête et si peu de temps pour les réaliser...

Quand le doute s’installe, laisser juste faire le temps et laisser à l’envie celui de revenir car elle revient toujours !

et c’est avec bonheur que je vous propose aujourd’hui

d’embarquer avec moi pour une nouvelle année en ma compagnie...

♥ ♥ ♥

 

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