Un livre...(Voyages immobiles 8)
Il me semble que cela fait bien longtemps que je ne vous ai pas parlé de lecture et de cinéma, j’ai un peu moins lu ces derniers temps pourtant il y a un livre dont j’ai envie de vous parler...
Au gré de critiques littéraires j’avais découvert Xinran, journaliste chinoise qui a recueilli des milliers de témoignages de femmes chinoises pour une émission de radio et les a consignés dans un livre intitulé “Chinoises” et donné ainsi un témoignage exceptionnel sur la vraie vie des femmes de ce pays grâce à la liberté de paroles dont ont osé faire preuve ces femmes. En cherchant le livre dans une libraire, je suis tombée sur un autre ouvrage du même auteur “Funérailles célestes” et c’est de celui-ci dont j’ai envie de vous parler...
En 1956, Shu Wen et Kejun sont deux jeunes médecins remplis de l’espoir des premières années du communisme chinois. Par idéal, Kejun s’engage dans l’armée, peu après Wen apprend sa mort au Tibet. Refusant de croire à cette nouvelle, elle s’engage à son tour afin de partir au Tibet dans le fol espoir de savoir ce qui est arrivé à son mari. Elle est rapidement séparée de ses compagnons de voyage et recueillie par une famille de nomades avec qui elle va rester pendant trente ans sans jamais perdre de vue son but et au terme de ce temps , elle va découvrir ce qui est arrivé à son mari...
Cette histoire est magnifique et livrée sans fioritures, l’écriture est simple et fluide, elle se lit comme un roman d’aventures. Elle est bouleversante à cause de ce qui sous-tend tout le récit, cette fidélité exceptionnelle et cette quête pour laquelle les qualificatifs me manquent... De la confrontation de cette jeune chinoise avec une civilisation totalement inconnue, terriblement différente, sur laquelle elle ne connait que les préjugés véhiculés par la propagande, dont elle ne connait pas la langue, dans une nature sans doute belle mais profondément hostile, qui va profondément changer cette toute jeune femme, nait une histoire extraordinaire. Car les tibétains, nomades, vivent au rythme des saisons, accompagnés par leur religion qui imprègne chacun de leurs actes, ils n’ont pas de richesse matérielle au sens occidental mais sont d’une richesse humaine inouïe et les années vont passer sans que Shu Wen en prenne conscience , la notion de temps là-bas dans ces années là en tout cas, n’ayant pas grand chose à voir avec la nôtre...
Un livre magnifique à lire, un témoignage sur une civilisation en train de disparaitre, le portrait d’une femme incroyable , une histoire qui parle de spiritualité, une histoire d’amour de légende...
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M E R C I
pour tous vos messages, ils m'ont profondément touchée...
Vous prendrez bien quelques fraises du jardin ?